Visiter Paris est un plaisir sans fin
La capitale française si chère à nos cœurs est une ville chargée de siècles d’histoire avec ses larmes et ses joies, ses moments sombres ou bien lumineux. On souhaiterait se replonger dans l’ambiance et les décors de l’époque, mais Paris a changé avec la modernité. Cependant, quelques empreintes du passé sont encore visibles. Ce guide propose de découvrir des traces rarement mises en avant évoquant le schisme à l’intérieur du christianisme. Il permettra au visiteur de replacer les événements historiques marquants dans leur contexte et de visiter les lieux où ils se sont déroulés, avec une réelle émotion.
Une première excursion nous emmène à la découverte de la « tour de Calvin ». En 2009, les Protestants qui fêtaient le jubilé de Calvin ont été nombreux à se retrouver à Genève. A Paris, ils auraient pu voir la belle corne de cerf du Collège Fortet, témoin de la descente de police obligeant Calvin à s’enfuir par la fenêtre et les toits. En effet, presque 500 ans après les faits, cette tour, classée monument historique, est toujours un témoin vibrant des débuts de la Réforme. C’est bien ici que le caractère de Calvin s’est forgé. Près de là, une cour décorée de bustes honore les professeurs de Calvin. Sauriez-vous retrouver l’imprimerie de Robert Estienne ? Ou l’hébergement d’Étaples, qui a créé tant de remous en traduisant la Bible en français ?
Une deuxième excursion fait découvrir le quartier appelé « Petite Genève » en raison du nombre important de Protestants qui y vivaient au 16e siècle. C’est le lieu du premier baptême, du premier pasteur et de la première église protestante déclarée. Parmi ces habitants protestants, nous retrouvons de nombreux corps de métier venus sur Paris à la demande de la royauté : architecte, sculpteur, céramiste, poète, et chirurgien.
Puis, il y a les maladresses et les sujets de discorde. Une troisième excursion nous projette dans ces conflits. En examinant la façade de Notre-Dame, nous aurons un premier éclairage sur le fond du problème. Puis, nous apprendrons quelques mots de latin. Nous verrons la statue dont la profanation avait tellement vexé le roi François 1er ; elle attend notre visite cinq cents ans après les faits. Nous examinerons le mobilier des églises qui a changé en réponse aux conflits avec les Protestants. Nous apprendrons un nouveau vocabulaire : savez-vous ce qu’est une procession expiatoire ? Un placard ? Une hostie ? Une Bourdaloue ? Nous terminerons l’excursion par le mystère de la porte murée depuis 1559…
Le mètre carré d’un appartement dans le premier arrondissement de Paris est estimé autour de 10 000€. Imaginez un peu le prix du terrain ! Toujours en vigueur, un décret datant de 1569, interdit la construction sur une petite parcelle, ancien emplacement d’une maison où l’on célébrait des cultes clandestins et chantait des psaumes. L’excursion quatre nous permettra d’y poser les pieds et d’y entonner un cantique nous aussi. D’autres lieux amèneront à réfléchir sur le dévouement des martyrs. Les condamnés n’avaient pas droit à une sépulture traditionnelle, mais certains sont honorés d’autres façons bien uniques. Nous découvrirons une fresque murale dans une salle de réception à l’Hôtel-de-Ville et une plaque dans un parc : voilà des « épitaphes » bien insolites !
L’excursion cinq fait revivre le massacre d’août 1572. La colonne astrologique de Catherine de Médicis, qui trône au centre de Paris, rappelle la superstition et la peur dépeignant l’état psychique des parisiens. Comment ne pas être ému devant la Salle de Gardes où les soldats ont aiguisé leurs dagues et se sont donnés du courage avant la tuerie ? Nous prendrons le temps de clarifier quelques rumeurs : Le sculpteur du Louvre, est-il mort sur son échafaudage ? Le roi Charles IX a-t-il tiré depuis la fenêtre de sa chambre ? Et, quelle cloche a vraiment annoncé le départ du massacre ? Découvrons aussi les histoires de ceux qui ont survécu… comme le fils d’un pasteur pris en otage et le jeune homme qui fait le mort au milieu des cadavres de sa famille.
Pour l’excursion six, prenons des vélos sur les chemins de halage le long de la Seine. Cela permettra de comprendre l’effort fourni par les Protestants parisiens pour se rendre au seul lieu de culte autorisé par l’Édit de Nantes à « cinq lieues de Notre-Dame ». Au retour, nous ferons un petit crochet pour voir l’emplacement du temple de Charenton-Saint-Maurice, et le lieu des fouilles archéologiques en 2005.
Lors de l’excursion sept, nous parcourrons le chemin qu’empruntait Sully depuis sa maison dans le Marais jusqu’au temple. Nommé en 1599 Grand voyer de France par le roi, il fait procéder à un nouveau tracé et au pavage des principales routes de France. Il a bien travaillé ; nous en profiterons, tout en nous rappelant les inconvénients et dangers de l’époque. Nous découvrirons quelques charentonnais hauts en couleur. Puis, un dessin nous permettra d’entrevoir les emplacements présumés des temples, le consistoire, le moulin et les cimetières. Pour finir nous profiterons, lors d’une balade à travers le Bois de Vincennes, d’une vue panoramique depuis une butte secrète, avant de retrouver le Donjon et les inscriptions de la Salle du Trésor du Roi.
Savez-vous qu’une statue dans Paris porte les noms de six réformateurs ? Apparentés aux serpents, le diable et le dragon, ils sont piétinés par la Religion. Ainsi, cette statue remercie le Roi Soleil d’avoir « chassé les ténèbres » du pays ! L’excursion huit nous ramène à ces années les plus sombres. Tout français est forcément catholique ; du moins, il doit respecter les rites et payer la dîme. Comment vivait-on pendant ces années-là ?
Au cours du 19e siècle, des statues reviendront décorer les places de Paris. Gutenberg tient fièrement « la première page » du premier livre qu’il imprime : pouvez-vous deviner quel texte y est inscrit ? Une autre statue représente Servet ligoté au bûcher avec sa Bible. Qui a financé l’installation de cette statue ? Quelle était cette inscription, aujourd’hui badigeonnée de ciment ? Dans le Jardin du Luxembourg, nous retrouverons la gracieuse « Marguerite des marguerites » honorée avec sa mère, sa fille et d’autres femmes illustres. De nombreux hommes de foi se trouvent à la Cour Napoléon du Louvre ou sur la façade de l’Hôtel de Ville. Une petite balade nous permettra de découvrir ces personnages et leurs mérites.
« Non à la tolérance, oui à la liberté ! » s’écria Rabaut-Saint-Étienne. Notre dernière excursion partira de la Place de la République pour voir le retour du protestantisme et l’implication des Protestants dans l’établissement des droits de l’homme. Cela ne se fera pas sans difficultés ni sacrifices. Le premier pas vers la liberté commencera par l’effacement de tout ce qui rappelle la Religion. L’effet du balancier bascule le pays en difficulté. Comment trouver l’équilibre recherché ? Le retour de quelques bienfaiteurs Protestants apportera un baume non négligeable. Parmi d’autres œuvres, ils créeront une société de diffusion des Saintes Écritures. Savez-vous que Napoléon Bonaparte a accordé aux Protestants certains lieux de culte ? Nous terminerons cette excursion par le monument de 324 mètres de haut, érigé à l’emplacement d’un cimetière protestant improvisé. Devenu symbole de la France aux yeux du monde entier, il est le souvenir d’un passé douloureux portant des leçons indispensables pour bien vivre aujourd’hui.
Bonne découverte !