Vous connaissez peut-être le célèbre artiste Eugène Devéria à cause de l’immense tableau de 5 mètres sur 4 : « La Naissance d’Henri IV » qui avait gagné le concours au salon de Paris en 1827 (à voir aux Beaux Arts de Pau) ou à cause de son tableau qui dépeint Calvin sur son lit de mort (au musée de Noyon).
Dans mon livre Ces lieux qui parlent pages 286-289 vous découvrirez son parcours spirituel et comment il est venu à peindre la « Résurrection du Christ » qui se trouve toujours dans l’église Saint-Martin de Pau. Il venait de découvrir la liberté de l’esclavage du péché et l’importance de l’œuvre du Christ.
Portrait présumé de Monsieur Courcier,
Eugène Devéria, 1846
Passionné par sa nouvelle foi, Devéria était apprécié pour ses allocutions et se retrouvait de plus en plus souvent avec les pasteurs Protestants. D’un autre côté, il était de moins en moins embauché pour peindre sinon des portraits. Il détestait ça, mais il fallait bien ramener de l’argent à la maison. Reproduire à l’identique ce qu’il voyait n’était pas de l’art ! Pour lui, peindre imposait de l’imagination…
En voici deux portraits actuellement exposés aux Beaux-Arts de Pau, un de chaque côté de "La Naissance d’Henri IV". Dites-moi que ce n’est pas de l’art !!!
Portrait présumé de Madame Courcier,
Eugène Devéria, 1845
Le Chaos sur la route de Gavarnie
Émilien Frossard
J’aurais aimé assister à une réunion de pasteurs où il rencontre le pasteur Émilien Frossard. Voici un autre artiste qui a marqué son temps, mais qui avait une toute autre approche.
Frossard peignait des paysages avec exactitude disant que la création de Dieu est parfaite, on ne peut faire mieux, dessiner un arbre ou un rocher avec la moindre modification serait une erreur. Puisque la photographie n’existait pas encore, aujourd’hui ses croquis et tableaux sont connus pour leur exactitude et admirés par les scientifiques qui s’en servent pour étudier les modifications des paysages au cours du temps.
Imaginez alors Devéria et Frossard qui font connaissance dans une pastorale. L'un qui peint avec imagination, l'autre qui peint avec exactitude... Ont-il parler de l’art ?
À découvrir « Les quatre Henri », toile quelque fois cachée, quelque fois exposée au Château de Pau. Encore un chef d’œuvre ! Devéria y emploie une imagination sans égale.
Henri de Valois, Henri de Navarre, Henri de Guise et Henri de Condé se seraient retrouvés. Ils jouent aux dés, mais le vin est renversé. Ils se regardent...
Le vin renversé signifie que l’un deux va mourir d’une mort violente.
Regardez les expressions des visages : Devéria imagine la réaction de chacun selon son caractère. Par exemple, Henri de Navarre ne prend pas la menace au sérieux, il rit.
Au faite… Tous les quatre vont mourir de mort violente.
Les quatre Henri, Eugène Devéria
Image trouvée sur le site officiel du Château de Pau